Des Bienfaits De La Complexité Logicielle

La simplicité est la sophistication suprême.

– Léonard de Vinci

Les ingénieurs informaticiens, comme d’autres avant eux, tendent à apprécier la simplicité pour ses nombreux avantages:

• moins de code;
• moins de bugs potentiels;
• dans l’ensemble, moins d’efforts pour écrire, lire, comprendre, maintenir, faire évoluer un logiciel;
• etc.

Ces bénéfices progressant vertueusement dans le temps.

Mais, la nature humaine à l’œuvre, ces facteurs localement vertueux, peuvent l’être bien moins à une échelle plus globale.

Notamment, cette complexité, que l’on retrouve aussi en électronique, en plus d’être créatrice d’emploi, constitue un pare-feu contre les régimes totalitaires, en les déprivant de systèmes d’information trop efficaces.

Rappelons qu’une partie considérable du matériel informatique provient de Chine, ce qui d’un point de vue martial devrait déjà donner à réfléchir (en), étant donné le rôle critique des systèmes d’information dans un cadre conflictuel.

Vraisemblablement au moins en raison de la frugalité des ressources électroniques/informatiques, les premiers informaticiens étaient généralement beaucoup plus pertinents et capables qu’ils ne le sont aujourd’hui.

Mais le peu d’intérêt généralement porté à la simplicité, la course au progrès sans fin, la compréhension limité du développement informatique, malgré la littérature, la disparition des langages/outils spartiates suite à la popularisation/aux améliorations des capacités logicielles & matérielles, sont autant de facteurs contribuant à une réduction qualitative; l’augmentation du nombre d’informaticiens diluant aussi naturellement encore davantage l’expertise précédemment établie.

D’une certaine façon, il est remarquable de constater que sur ce front, l’humanité est protégée par son ignorance, et que l’essor précipité de l’informatique constitue son plus grand frein sur le moyen/long terme.

On peut se demander jusqu’où la corrélation peut être poussée: en l’absence des manquements moraux précédemment évoqués, qui ne sont guère plus que ce que la philosophie a étudié depuis l’Antiquité, il n’est pas improbable que les régimes totalitaires s’éteignent naturellement.

Ainsi le bon discours, la bonne harmonie, la grâce et l’eurythmie dépendent de la simplicité du caractère, non point de cette sottise que nous appelons gentiment simplicité, mais de la simplicité véritable d’un esprit qui allie la bonté à la beauté.

– Platon, La République

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